Clim'Acte3: douze conseillères et conseillers nationaux au GYB

Douze élus ont répondu favorablement à l’invitation d’une classe. Les invitations avaient été lancées en respectant la représentativité de chaque parti au Parlement. Pour la rencontre, nous avons parfois groupé la classe et une autre, qui n’avait pas obtenu une réponse favorable. Mais nous avons voulu préserver un groupe de taille humaine afin de favoriser le dialogue.

Le GYB adresse un chaleureux merci à ces responsables politiques pour le temps consacré à rencontrer les élèves et à débattre avec eux des questions qui leur tiennent à cœur. Le présent bilan donne un retour de chaque rencontre, tout en assumant son caractère subjectif ; le texte a été construit chaque fois par quelques élèves de la classe ; il reflète au mieux la manière dont ils ont perçu le dialogue ainsi noué, sans prétendre à une complète neutralité ou à l’exhaustivité totale. Nous espérons ne pas trahir le message porté par nos invités, dont la présence a été appréciée comme une marque de dialogue et d’estime.

Quelle mobilité du futur ?

Il n’y a pas de solution parfaite. On ne peut pas forcer les gens à se déplacer en transports publics uniquement. Le transfert de la route au rail doit être soutenu pour les marchandises. Même s’il est normal de payer pour utiliser les transports publics, il faudrait un abonnement général moins cher pour les jeunes de 16 à 25 ans.

Quel est l’avenir pour les avions ?

On ne sait pas encore exactement. On essaie les petits avions électriques. La taxe sur le kérosène est une bonne chose. Un accord international serait bienvenu pour imposer de nouvelles règles de consommation

d’énergie pour les bateaux car ce trafic augmente actuellement.

Croyez-vous à l’extinction de masse des espèces et au risque de fin du monde ?

Non, je n’y crois pas. C’est exagéré, je n’arrive pas à me le représenter.

Quelle consommation est-elle responsable ?

Si on consomme moins, on pollue moins. C’est possible de corriger cela, puisque c’est un problème de comportement. Mais il vaut mieux des incitations positives à changer de société que des interdictions et des lois. S’il est difficile de donner une prime à la place d’une taxe, il est possible de mettre en place des taxes incitatives (par exemple rabais important si une voiture pollue moins).

Peut-on seulement compter sur la responsabilité individuelle ?

Oui, c’est important. Lors de la manifestation pour le climat, les jeunes ont dit que la politique devait faire quelque chose, mais il ne faut pas s’adresser qu'à la politique ; il faut aussi s’adresser aux gens, ce sont eux qui font la société. Convaincre le peuple est essentiel, car c’est lui qui vote et qui est confronté à ses propres choix.

Au cours de cette rencontre, M. Bourgeois a abordé les thèmes suivants : les transports en commun, l’importation de vêtements 100% éco-responsables, les objets électroménagers, les taxes sur les billets d’avion, les pesticides, les énergies renouvelables, la réduction des émissions de CO2.

A propos de tous ces thèmes en rapport avec le climat, Jacques Bourgeois nous a fait part de son point de vue réaliste. Nous avons donc pu comprendre que ce n’était pas si simple de changer les choses dans l’État et qu’il fallait beaucoup de patience en tant que politicien au vu des autres partis qui n’ont pas les mêmes avis.

On a appris qu’il était non seulement membre du Conseil National mais également directeur de l'Union Suisse des Paysans. On a eu l’opportunité de poser différentes questions sur les subventions, les méthodes que le Conseil National entreprend pour favoriser les transports communs, l’augmentation et diminution des prix de ces derniers et d’autres sujets très intéressants. En conclusion, il nous a annoncé qu’il avait posé deux différentes motions : une pour savoir combien de CO2 nous produisons afin d’être conscients de notre responsabilité individuelle et d’avoir une transparence consommateur/producteur; une autre pour qu’on sache d’où viennent les produits que nous consommons et surtout quelles sont leur émission de CO2 et nous faire réfléchir « Est-ce que au final, consommer local n’est pas mieux? »

Classe Mf1-2 : Isabelle Chevalley – arrivée vers nous munie d’un magnifique sac sur l’épaule, tissé de cornets de plastique récupérés dans les décharges d’Afrique – a exposé avec force et enthousiasme l’idée que le recyclage représentait un moyen très efficace pour infléchir positivement la situation climatique actuellement préoccupante, inquiétante.

Des paroles aux actes, cette parlementaire du parti Vert’libéral nous a démontré que même à notre échelle d’étudiant, nous pouvons amener des changements susceptibles de contribuer à freiner la destruction de notre planète. En quoi consistent donc ces possibilités ? En privilégiant par exemple la consommation d’insectes à de la viande, en évitant de jeter les mégots par la fenêtre de la voiture, en favorisant les transports en commun pour venir au Gymnase ou encore en exprimant nos idées par le biais des votations ou, pour les mineurs, en contactant directement les politiciens afin qu’ils portent nos réflexions au parlement (en tant que personnalités publiques, ils sont joignables par mail ou même par téléphone nous a-t-elle assuré). Avec son optimisme contagieux, cette femme pleine d’entrain et remplie d’imagination, nous affirme qu’il est encore possible d’agir afin de « sauver la Terre », si tout le monde y met du sien.

Selon Mme Chevalley en outre – et ainsi que le conçoit la ligne de son parti –un moteur important permettant le développement de projets écologiques se situe, soulignons-le, sur le plan des ressources économiques, qui ne sont pas encore, selon elle, dévolues toujours aux domaines pertinents.

Classe Mb1-2 : L’écologie peut-elle se développer et perdurer sans apport économique ? Selon la conseillère nationale Isabelle Chevalley, il semblerait que cela ne soit pas possible. Un investissement conséquent dans le domaine de l’écologie nécessite, certes, une somme d’argent colossale au début, mais deviendrait par la suite rentable et bénéfique sur le long terme. Elle évoque un engagement dans le créneau des éoliennes par exemple. Elle affirme que tout le monde peut donner du sien et renverser la tendance actuelle sombre qui se dessine, sur le plan de notre consommation en énergie et quant au « nettoyage » de notre planète polluée. Mme Chevalley mentionne ainsi son dépit quant à la persistance de systèmes de chauffage impliquant le mazout : elle déplore le fait que le remplacement de ces moyens très gourmands en énergie et extrêmement polluants coûte aussi cher et démotive du coup le consommateur et la population à entreprendre des changements. Elle évoque alors la nécessité de faire pression sur les milieux économiques et les banques centrales afin qu’ils influent sur une baisse des coûts des systèmes énergétiques renouvelables, afin que les gens puissent investir davantage dans ces solutions-là.

 Les Conseillers nationaux réagissent aux grèves, des actions sont déjà en place. Par exemple l’Etat subventionne les bâtiments et entreprises qui ont une architecture écologique. La Suisse a signé l’accord de Paris qui vise par exemple à réduire de 50% la consommation en énergie fossile d’ici 2030 et de s’en défaire d’ici 2050. Elle nous a aussi fait comprendre que nous nous dirigeons vers la fermeture des centrales nucléaires en Suisse.

Madame Fehlmann nous a expliqué le déroulement théorique de la transition écologique signée à Paris ayant pour but de renoncer aux énergies fossiles d’ici 2050 et de diminuer leur emploi à 50% d’ici 2030. Elle a ensuite enchainé sur les différents points importants en Suisse afin d’y arriver avec le chauffage des bâtiments et les transports comme étant les plus gros morceaux. Nous avons ensuite eu droit à un aperçu des quelques solutions que son parti propose avec, par exemple, la volonté de taxer les vols en avions pour limiter l’utilisation de kérosène ou encore acheter local pour éviter un maximum de trajets pour les aliments et autres produits.

Après avoir répondu à nos quelques questions tournant principalement autour des gestes que nous pouvions faire de notre côté et l’impact de ceux-ci, nous avons abordé le thème de la prévention des drogues et plus principalement du cannabis. C’est un thème dans lequel elle est plus spécialisée. Sa position serait de légaliser le cannabis afin d’avoir un plus grand contrôle sur ce marché. Par exemple sur la main d’oeuvre employée, la provenance, le taux de THC

Madame Glauser est venue au sein du GYB pour pouvoir répondre à nos différentes questions sur l’écologie. Plus particulièrement comment son parti et elle-même voyaient l’état actuel de l’environnement et leurs engagements. Les points importants à relever sont les suivants:

a). Il faut plus de connaissances scientifiques sur le réchauffement climatique. Mme. Glauser est convaincue qu’il ne faut pas juste nous dire qu’il y a un réchauffement climatique. Elle pense que nous donner des chiffres scientifiques concrets nous permettrait de mieux nous rendre compte de ce qui se passe. Elle affirme qu’elle a de la peine à croire que le réchauffement climatique est à l’origine des changements de température et des différentes catastrophes naturelles.

b) Le monde agricole commence à respecter le sol. Au début Madame Glauser nous a expliqué que les agriculteurs ne se rendaient pas compte que le sol était aussi riche en microorganismes, et que chaque produit avait un impact sur le sol. L’agriculture commence à se développer de plus en plus de manière biologique. De plus Madame Glauser nous a appris que les produits chimiques utilisés pour traiter le sol peuvent aussi être nocifs pour la personne qui les utilise.

La rencontre avec Monsieur Nordmann a été un échange instructif, très riche et précis sur les questions écologiques. Monsieur Nordmann encourage le développement des énergies renouvelables et de ce fait, il a pu nous donner son opinion quant aux possibilités qui s'offrent à nous pour un avenir respectueux de la planète.

Un moment fort de la rencontre a été l’assurance de notre invité que l'énergie solaire constitue notre futur car son rendement est bon et que l'on peut encore le développer en Suisse. Selon lui, il serait possible si l'on multipliait par 25 nos installations solaires au sein du pays de couvrir tous nos besoins en électricité pendant de larges périodes de l’année tout en nous passant du nucléaire et des énergies fossiles. Cette prise de position donne matière à réflexion pour l’avenir.

Nous remercions Monsieur Nordmann pour cet échange et le GYB pour cette opportunité qui nous a été bénéfique.

Mme Piller Carrard nous a tout d’abord salués et remerciés de l’invitation. Elle a ensuite présenté son avis sur la question du climat. Elle se sent touchée par les récentes manifestations et se dit impressionnée par l’engagement des jeunes dans la rue. Elle comprend cette prise de conscience et s'en réjouit. Pour terminer son introduction, elle indique que nous pouvons tous faire quelque chose à notre échelle pour améliorer la situation.

Elle a choisi de répondre aux quelques questions que la classe de maturité lui avait proposées. Elle a donc parlé d’un questionnement sur le chauffage et des aides financières mises en place afin de changer de système de chauffage (passer du mazout au solaire par exemple) mais aussi des voitures électriques et de leurs avantages (moins de CO2 émis).

Après avoir abordé ces deux sujets, elle a répondu aux diverses questions des élèves et professeurs présents dans la salle. Plusieurs thèmes ont été évoqués: les soutiens financiers pour les rénovations et pour les agriculteurs, la consommation de produits de saison et locaux, les transports publics (coûts, trains longues distances, de nuit), le gaspillage des plastiques et de nourriture ainsi que la présence de lobbys dans la politique suisse. Certains projets mis en place en Suisse sont là pour aider à réduire le changement climatique: accord de Paris, transition vers les ressources renouvelables, mise en place d’une agriculture biologique.

Selon Mathias Reynard, le Parlement est là pour élaborer les lois et, de ce fait, obliger le peuple et les entreprises à s’investir dans les énergies renouvelables afin de diminuer l’empreinte carbone. M. Reynard nous a convaincus qu’il faudrait introduire des taxes sur le kérosène pour que moins de gens prennent l’avion. De plus, une proposition viserait à réduire les tarifs des trains de nuit et de collaborer avec d’autres pays, pour voyager plus écologiquement. Les récentes manifestations ont permis de rendre les politiciens conscients de la gravité du problème et de l’urgence de la situation. En effet, M. Reynard rappelle que 80% des émissions de CO2 proviennent des énergies fossiles. A propos des ressources de la Terre qui s’épuisent, M. Reynard assure que le fait que des espèces animales disparaissent est vraiment problématique, car nous vivons dans un écosystème riche, et par cet écosystème la vie est rendue saine. L’extinction des espèces vivantes engendre de graves conséquences sur l’écosystème – équilibre naturel que nous ne devons pas chambouler. Ainsi nous devons agir rapidement, notamment parce que la surexploitation perturbe déjà l’écosystème.

Quel intérêt y a-t-il à s’engager activement dans des études alors que l’avenir est incertain ? Mathias Reynard revient sur l’idée des grèves pour le climat rendues possibles par les jeunes. Il a assuré que la grève est un outil très utile pour éveiller les consciences et faire bouger les choses. Il a insisté sur le fait que les jeunes qui se mobilisent ne doivent pas se sentir coupables ou se laisser culpabiliser dans leur façon de consommer ou de voyager. Il est important selon lui de proposer des alternatives, abordables et rationnelles au type de consommation actuelle, afin d’offrir à tous la possibilité de voyager. Il a également affirmé, bien que la majorité absolue soit à droite de l’échiquier politique, que si nous voulons faire changer les choses, il fallait bien réfléchir à ce que nous votons et quel parti soutenir. Pour ce faire, il nous a conseillé un site qui s’appelle Smartvote. Il est par ailleurs nécessaire que les jeunes ne s’abstiennent plus lors des votations, pour inverser la tendance actuelle et rendre plus concrets nos espoirs d’un avenir plus vert.

Tout d'abord Mme Schneider Schüttel nous a montré un optimisme ancré dans sa politique tout au long de la rencontre. Ainsi face à la jeunesse qu'elle venait rencontrer, elle a insisté sur le fait de ne pas baisser les bras, ni chercher à éviter les problèmes climatiques qui furent au centre de la discussion.

Mme Schneider Schüttel nous a proposé des solutions du point de vue personnel comme du point de vue politique, expliquant bien quels rouages pouvaient ralentir la cause de l'écologie au sein du Parlement, et quels rouages pouvaient aussi l'accélérer. En conclusion, c'est en plus de ses paroles, son attitude calme et réfléchie, mais toujours combattante qui a été enrichissante pour quiconque est en accord avec ses positions ou ne l’est pas.

Nous la remercions du temps qu'elle nous a consacré.

Carlo Somaruga évoque plus particulièrement comment son parti et lui-même voient l’état actuel de l’environnement et leurs engagements.

Les points qui nous semblent important à relever sont les suivants:

  1. Carlo Somaruga nous a rendus attentifs au fait que le CO₂ est le principal facteur des changements de température. Il a insisté sur l’importance de privilégier les énergies renouvelables. L’idée d’avoir un jour des routes solaires a par exemple retenu notre attention.
  2. De nombreuses décisions se prennent à l’échelle nationale mais aussi internationale. Selon M. Somaruga, nous devons agir ensemble pour avoir un réel impact et sauver notre planète. Il s'implique personnellement  et demande aux jeunes de s’engager. Il a notamment décidé de réduire sa consommation de viande; il en mange seulement si on lui en propose. Cet homme politique ne se déplace pratiquement qu’en transports publics; il nous a bien précisé qu’il était venu en train, le jour où il est venu à notre rencontre. Partant de cette conviction il nous invite à faire de même.
  3. Sa volonté de faire des publicités contre les avions. Le deuxième point à relever concerne la publicité qui est faite par exemple pour les vols EasyJet qui incitent les personnes à prendre l’avion alors que cela pollue beaucoup. Il trouve qu’on devrait adopter la même approche que pour le tabac et l’alcool et défendre toute publicité incitative.

Madame Adèle Thorens Goumaz nous a rendu visite et a parlé avec enthousiasme durant deux périodes. Les étudiants ont pu poser nombre de questions et elle a apprécié d’avoir eu un auditoire attentif, non seulement à son exposé, mais au climat.

Adèle Thorens Goumaz nous a expliqué son idée, visionnaire et surprenante, de créer à l’avenir des pôles de voitures électriques dans les villages périphériques, afin de pallier le manque de lignes de transports publics et de relier ces villages aux centres urbains, bien desservis en lignes ferroviaires transrégionales.

Une des solutions citées durant la conférence était les voitures électriques, dont les émissions dues aux coûts d’exploitation s’élèvent à presque zéro. Elles pourraient diminuer fortement l’émission des gaz à effets de serre relative aux transports, à condition qu’elles soient utilisées de manière durable. En effet, en 2017, 15 millions de tonnes de gaz à effet de serre étaient émis en raison des transports.

Nous nous devons de faire des efforts afin de changer de mode de vie, mais les initiatives doivent aussi être prises à grande échelle, les lois et les entreprises devront désormais progresser dans le sens de l’écologie. Les sacrifices engendreront des frustrations mais ils seront nécessaires pour l’avenir. Les mouvements pour l’environnement sont aujourd’hui plus en vogue grâce aux réseaux sociaux et aux manifestations.

J’aimerais souligner un des points que Monsieur Wehrli a abordés : parfois nous n’arrivons pas à voir la complexité que demandent certains changements ou quelles conséquences imprévues ils pourraient engendrer. La complexité de la politique est grande et la possibilité de rectifier les problèmes paraît plus compliquée qu’escomptée.

Nous avons pu discuter de la diversité des moyens dont nous disposons pour faire de notre pays un exemple en matière climatique. Mais il faut trouver une stratégie pour chaque action à soumettre au peuple ; nous ne pouvons pas taxer les citoyens sans apporter quelque chose de concret à la société.